Préambule

Au cours de la formation vous pouvez prendre des notes sur un pad dont l’adresse vous sera communiqué en début de séance.

Un pad vous permet de rédiger à plusieurs un unique document. À la suite de la formation le formateur pourra compléter les éventuels manques ou corriger les éventuelles erreurs. Vous disposerez alors de notes enrichies, rédigées à plusieurs.

Vous pouvez également contacter Dimitri Robert, le formateur via ce formulaire de contact.

Qu’est-ce qu’un logiciel libre ?

Note
Ce chapitre est une somme d’extraits de la page Qu’est-ce que le logiciel libre ? publiée par la Free Software Foundation (fondation pour le logiciel libre) sous licence CC By-ND 3.0 US.

« Logiciel libre » [free software] désigne des logiciels qui respectent la liberté des utilisateurs. En gros, cela veut dire que les utilisateurs ont la liberté d’exécuter, copier, distribuer, étudier, modifier et améliorer ces logiciels. Ainsi, « logiciel libre » fait référence à la liberté, pas au prix.
[Free veut dire « libre », mais aussi « gratuit ».]
Pour comprendre ce concept, vous devez penser à « liberté d’expression », pas à « entrée libre ».

Nous faisons campagne pour ces libertés parce que chacun les mérite. Avec ces libertés, les utilisateurs (à la fois individuellement et collectivement) contrôlent le programme et ce qu’il fait pour eux. Quand les utilisateurs ne contrôlent pas le programme, nous qualifions ce dernier de « non libre », ou « privateur ».
[Autre traduction de proprietary : propriétaire.]
Ce programme non libre contrôle les utilisateurs et son développeur le contrôle. Le programme devient donc l’instrument d’un pouvoir injuste.

Un programme est un logiciel libre si vous, en tant qu’utilisateur de ce programme, avez les quatre libertés essentielles :

  • la liberté d’exécuter le programme comme vous voulez, pour n’importe quel usage (liberté 0) ;

  • la liberté d'étudier le fonctionnement du programme, et de le modifier pour qu’il effectue vos tâches informatiques comme vous le souhaitez (liberté 1) ; l’accès au code source est une condition nécessaire ;

  • la liberté de redistribuer des copies, donc d’aider votre voisin (liberté 2) ;

  • la liberté de distribuer aux autres des copies de vos versions modifiées (liberté 3) ; en faisant cela, vous donnez à toute la communauté une possibilité de profiter de vos changements ; l’accès au code source est une condition nécessaire.

La liberté d’utiliser un programme est la liberté pour n’importe qui ou n’importe quelle organisation de l’utiliser sur n’importe quel système informatique, pour n’importe quelle tâche et sans être obligé de communiquer à ce sujet avec le développeur ou toute autre entité particulière. Dans cette liberté, ce qui compte est ce que veut faire l’utilisateur, pas le développeur ; en tant qu’utilisateur, vous êtes libre d’exécuter un programme comme bon vous semble et, si vous le redistribuez à quelqu’un d’autre, cette personne est libre de l’exécuter comme bon lui semble, mais vous n'êtes pas autorisé à lui imposer vos conditions.

Quand vous parlez de logiciel libre, il est préférable de ne pas utiliser de termes comme « donner » ou « gratuit », car ils laissent supposer que la finalité du logiciel libre est le prix et non la liberté. Certains termes répandus comme « piratage » comportent des idées auxquelles nous espérons que vous n’adhérerez pas. Lisez « Termes prêtant à confusion, que vous devriez éviter », un essai sur l’utilisation de ces termes.

Un autre groupe a commencé à utiliser le terme « open source » pour exprimer quelque chose de proche, mais pas identique au « logiciel libre ». Nous préférons le terme « logiciel libre ». En effet, une fois qu’on a compris que ce terme se rapporte à la liberté plutôt qu’au prix, il appelle la notion de liberté. Le mot « open » ne renvoie jamais à la liberté.

Notions essentielles en infographie

Cette première partie théorique a pour objectif d’apporter une meilleure compréhension du travail de l’image numérique. Avant de commencer tout travail, vous devez savoir quel sera l’usage final de vos images, sur quel support seront-elles visibles et quel niveau de qualité attendez-vous.

Image matricielle ou vectorielle ?

Une image matricielle est une image numérique dans un format de données qui se compose d’un tableau (matrice) de pixels (contraction de l’anglais picture element, élément d’image). Elle est toujours rectangulaire. Chaque pixel est porteur d’une couleur unique, exprimée généralement dans le modèle RVB (rouge, vert, bleu – les trois couleurs de base sur un support lumineux, l’écran, notamment ; voir la section sur les couleurs ci-après).

Certains formats de fichier gèrent une quatrième composante, nommée « alpha », permettant de faire varier l’opacité. On peut ainsi simuler des images non rectangulaires en rendant certains pixels transparents (qui laissent donc apparaître le « fond »). Une image matricielle peut être visionnée sur un écran d’ordinateur. Cependant, elle supporte mal l’agrandissement : plus on agrandit, plus on voit apparaître les pixels.

matricielle.png

Une image vectorielle (ou image en mode trait) est une image numérique composée d’objets géométriques individuels (segments de droite, polygones, arcs de cercle, etc.) définis chacun par divers attributs de forme, de position, de couleur, etc. (définition Wikipédia). L’élément de base est le chemin, mais on peut décrire et utiliser des objets tels que le rectangle, l’ellipse, l’étoile, le texte. Les objets ont des propriétés qui leur sont propres et assurent le maintien de leurs caractéristiques.

chemin-vectoriel.png

GIMP est un logiciel dédié au traitement des images matricielles. Cela ne l’empêche pas de gérer des aspects vectoriels avec l’outil Chemin. Le texte intégré dans les images est également vectoriel, jusqu'à un certain point.

Pour le dessin vectoriel on préfèrera Inkscape dédié à cet usage. De plus, Inkscape permet l’intégration d’images matricielles, ce qui ouvre la porte à toute sortes d’assemblages moins bien gérés que par GIMP. L’usage en parallèle de GIMP et Inkscape est fortement recommandé.

Dimensions et définition d’une image

Le monde de l’image se divise en deux catégories : le numérique (donc un peu virtuel) et le physique (donc le réel).

Dans le monde numérique, c’est-à-dire, lorsque vous travaillez vos images sur un ordinateur, elles sont mesurées en pixels (px) uniquement ! Dans le monde réel, c’est-à-dire, imprimée sur une feuille de papier, on peut mesurer les images en millimètres (mm), centimètres (cm), pouces (in, unité anglophone servant de référence). Pour information, un pouce vaut exactement 2,54 cm.

On appelle « définition » le fait de désigner les dimensions d’une image sous la forme largeur × hauteur. Cependant, tous les logiciels de graphisme (libres ou non) dont GIMP, savent manipuler les dimensions réelles. Ainsi, l’on peut créer une image de 10cm × 5cm. Mais l’image créée sera tout de même composée de pixels et non de centimètres.

Le rapport entre les deux ? La résolution !

Résolution

Elle définit le nombre de pixels par unité de longueur (centimètre ou pouce). La résolution d’une image numérique s’exprime en PPI (Pixel Per Inch) ou PPP (Pixels Par Pouce).

La résolution d’impression d’une imprimante se détermine en DPI (Dot Per Inch) ou PPP (Points Par Pouce) (définition Wikipédia). On parle de résolution essentiellement pour de l’impression.

Pour l’impression les pixels affichés à l'écran sont décomposés en points d’encre pour former une trame. D’où la nécessité d’avoir plus de pixels sur la surface représentée. Plus la trame est serrée, moins on en voit le détail.

En général, on normalise la résolution d’une image à 300 Pixels Par Pouces. L'œil ne permettant pas de voir la différence de qualité au-dessus de ces 300 DPI, les imprimeurs ont donc généralisé cette règle. Une résolution inférieure à 150 DPI est insuffisante pour des impressions de qualité. Ces valeurs limites sont valables pour des documents destinés à être lus à bout de bras. Pour des affiches d’arrêt de bus par exemple, la résolution sera moindre, voire bien moindre. Lorsque vous attendez le bus ou le métro, ayez le réflexe d’observer de près les affiches. Vous verrez la trame d’impression.

Résumé en images

Modèles colorimétriques

Le RVB est un modèle colorimétrique dit additif. Chaque couleur est obtenue par l’addition des composantes rouge, verte et bleue. C’est le modèle utilisé pour tout affichage généré par de la lumière, notamment sur écran. Ces trois composantes sont des sources lumineuses colorées : plus l’intensité augmente, plus la couleur est vive. Le mélange de ces trois couleurs de base crée l'éventail de teintes que l’on peut observer à l'écran. Lorsque ces trois sources de lumière sont au maximum, on obtient du blanc. Lorsqu’elles sont éteintes on obtient du noir.

ecran-rvb.png
Note
Pourquoi la valeur de chaque composante oscille entre 0 et 255 ?

Que ce soit en mémoire ou dans un fichier image, chaque composante occupe l’espace d’un octet (on ignore ici la compression des fichiers, ce n’est pas le sujet).

En combinant huit bits nous pouvons représenter 256 valeurs différentes (2 à la puissance 8). Comme nous pouvons gérer trois couleurs de base, cela permet 256 × 256 × 256 combinaisons multiples (soit 16 777 216 couleurs différentes). Cependant, un écran plat actuel ne peut afficher que 266 000 couleurs et simule le reste par des techniques de tramage.

Le CMJN est un modèle colorimétrique dit soustractif. Chaque couleur résulte de l’occultation du blanc par chaque composante (cyan, magenta, jaune et noir). Ce modèle est utilisé par tous les appareils d’impression (de l’imprimante personnelle à la rotative professionnelle). On part du papier (généralement blanc) sur lequel le dispositif d’impression dépose des petits points d’encre. En quadrichromie classique sont utilisées quatre encres : cyan, magenta, jaune et noire (soit, les quatre composantes). La taille de chaque point déposé sur le papier est déterminée par la valeur de chaque composante.

papier-cmjn.png

Ce que l’on appelle un point d’encre est en fait l’assemblage, selon une trame, de points de chacune des composantes. La taille de chaque point déposé sur le papier est déterminée par la valeur de la composante. Les valeurs sont exprimées en pourcentage. 0 % signifie que le point est inexistant. À 100 % le point occupe le maximum de place qui lui est allouée.

trame.png

Quel modèle utiliser ? Considérons la finalité de vos images et documents. S’ils sont destinés au Web ou tout autre affichage sur écran, aucun doute, vous travaillez et restez en RVB jusqu’au bout. Si vous envisagez l’impression alors il faudra passer en CMJN à un moment donné.

Votre écran et votre logiciel de graphisme, aussi chers soient-ils, ne peuvent afficher d’image en CMJN. Ils peuvent, tout au plus, simuler ce que serait l’image une fois imprimée. La seule façon de voir une image en CMJN est de l’imprimer. Et encore, le résultat dépend de l’encre (un peu) et du papier (beaucoup). Il faut savoir aussi que convertir des couleurs d’un modèle à l’autre n’est pas réversible : vous perdez de l’information à chaque conversion. Il vaut mieux donc travailler le plus longtemps possible en RVB puis passer au CMJN juste avant d’imprimer. C’est ce que fait le pilote de votre imprimante : vous lui envoyez de la couleur en RVB, il la traduit en CMJN.

Attention, cela ne concerne pas les éléments graphiques (textes, cadres, logos) devant suivre une charte graphique, et généralement vectoriels, qui seront mis en page, avec un logiciel de mise en page tel que Scribus qui gère très bien le CMJN.

GIMP n’est pas un logiciel de mise en page, il n’a pas besoin de gérer le CMJN. Scribus est le dernier maillon de la chaîne graphique avant impression, c’est à lui que revient le travail de préparation de l’impression.

Douloureuse conversion

Pourquoi convertir une image du modèle RVB au modèle CMJN ? Il n’y a qu’un seule bonne raison : dans le but de l’imprimer. Nul besoin de conversion et encore moins de travailler en CMJN si votre image est destinée au Web ou à être affichée sur un écran (depuis un DVD par exemple).

Observons quelques gamuts. - Le gamut de l'œil humain, c’est-à-dire, le spectre des couleurs que peut percevoir un œil humain dit « normal ». - Le triangle bleu montre le gamut correspondant au modèle RVB, donc, le spectre de couleurs affichable sur écran. - Enfin, le polygone rouge délimite le gamut correspondant au modèle CMJN, c’est-à-dire le spectre de couleurs imprimable en quadrichromie classique.

Gamuts de l'œil humain

Comme vous le constatez, ces trois gamuts ne se superposent pas. C’est fâcheux mais cela confirme les limitations évoquées précédemment au sujet de la gestion numérique des couleurs, notamment que l’on ne peut reproduire, ni à l'écran, ni à l’impression l’ensemble du spectre vu par un humain.

Pire, les gamuts « moniteur » et « impression » ne se superposent pas non plus. Cela signifie que certaines couleurs sont affichées sur écran (le vert vif est un très bon exemple) mais pas imprimable. Inversement vous obtiendrez certaines couleurs à l’impression impossibles à afficher sur écran.

Que se passe-t-il lorsque vous imprimez un document coloré sur votre imprimante de bureau ? C’est le pilote de l’imprimante qui fait la conversion des couleurs du modèle RVB vers le modèle CMJN (supposons que vous ne l’avait pas fait vous-même, ce qui est le cas généralement). Pour ce faire, le pilote utilise un profil ICC qui lui est propre et contient des instructions pour transformer les couleurs au plus proche tout en conservant l’homogénéité du document.

La conversion de RVB vers CMJN n’est pas réversible. Aussi, ne vous amusez pas à convertir dans un sens puis dans l’autre. Travaillez le plus longtemps possible en RVB avant de convertir en CMJN (c’est déjà dit précédemment, mais c’est pour insister) !

Formats d’images usuels

JPEG
À utiliser avec parcimonie. JPEG est avant tout une norme de compression. Les données sont compressées et altérées. C’est-à-dire que l’image enregistrée dans un fichier au format JPEG est modifiée par la compression. Il est possible de choisir, lors de l’enregistrement, la qualité résultante de cette compression, mais il ne faut pas oublier que même une qualité de 100 % altère toujours le contenu. Cette altération est toutefois imperceptible à l'œil nu pour une photo, tant que la qualité ne descend pas en dessous de 85 %. En revanche, pour une image comportant peu de couleurs reparties en surfaces unies (un logo par exemple), le JPEG est à proscrire !
PNG
Pour les images simples. La norme PNG a été conçue pour remplacer le format Gif, limité et soumis à brevets. Les données sont compressées mais inaltérées. Le format PNG est efficace pour les images composées de peu de couleurs telles que dessin, logo, pictogramme, schéma, texte. Il utilise une palette des couleurs réellement utilisées dans l’image. Il gère également un canal alpha et offre ainsi 256 niveaux de transparence.
jpeg-png.png
Gif
Le désuet, tout comme le PNG utilise une palette de couleurs mais bloquée à 256 couleurs alors que le PNG peut aller au-delà. La transparence, elle, est limité à deux niveaux. Vraisemblablement le Gif ne présente aujourd’hui plus aucun intérêt.
XCF
Le format de travail de GIMP. Il permet de gérer toutes les spécificités de ce dernier : calques, chemins, la sélection active et cela sans dégradation. Cependant, actuellement, seul GIMP (ou presque) utilise ce format.
SVG
Standard vectoriel et format de travail d’Inkscape. Il est le format de travail d’Inkscape (même si ce dernier y ajoute des caractéristiques non prévues initialement, d’où la distinction entre « SVG Inkscape » et « SVG Simple » lors de l’enregistrement d’une image). Il est à privilégier pour des logos, pictogrammes, ou plus généralement, tout dessin composé de courbes (également appelées chemins). Il peut être lu directement par les navigateurs Web modernes (attention, tous ne savent pas encore interpréter l’intégralité des fonctions offertes par SVG).
SLA
Format de travail de Scribus, logiciel de mise en page Scribus. Un fichier SLA contient la description de la mise en page, les textes et les objets vectoriels (fabriqués dans Scribus ou importés en SVG). Il ne contient pas les images matricielles intégrées à la composition.
Tiff
Format compressé ou non, courant et lu par beaucoup de logiciels de traitement d’image matricielle. Il accepte de nombreux modèles colorimétriques dont le RVB et le CMJN. Il peut également contenir des chemins vectoriels ce qui, en PAO, peut-être utilisé pour réaliser un habillage de forme personnalisée.
Une chaîne graphique en logiciels libres
chaine-graphique.png

Installation de Scribus

Télécharger et installer Scribus

Il est important de connaître son système ! La page http://www.scribus.net/downloads/stable-branch/ recense toutes les versions de la branche stable (par opposition à la branche développement, en cours d'évolution et pas toujours stable).

scribus-download.png

Si vous utilisez Windows, vous devez savoir si vous utilisez la version 32 bits ou 64 bits afin d’utiliser la version de Scribus la plus adaptée à votre système. À noter que Scribus 64 bits ne fonctionne pas sur Windows 32 bits.

Selon votre Windows (XP, Vista, Seven, 8, 10) Scribus sera installé dans :

  • C:\Program Files\Scribus

  • C:\Programmes\Scribus

  • C:\Programs\Scribus

Si vous êtes sur Mac, optez pour le paquet DMG.

Si vous êtes sur Linux il est fort probable que Scribus soit disponible via le gestionnaire de paquets (ou logithèque) de votre distribution. Privilégiez cette voie, elle vous assurera les mises à jour automatiques et l’installation de GhostScript.

GhostScript

GhostScript est un interpréteur PostScript, un langage assez ancien utilisé par les imprimantes. Scribus l’utilise pour deux raisons :

  • importer correctement les images au format EPS ;

  • permettre la décomposition en CMJN dans l’aperçu avant impression.

Il n’est donc pas obligatoire pour le fonctionnement de Scribus.

Cependant, vous pouvez le télécharger sur :

Sinon, vous trouverez les liens directs sur : http://formation-logiciel-libre.com/scribus/

Localiser le profil personnel

Le profil Scribus est un dossier contenant tous vos paramètres d’utilisation, vos modèles de documents, votre album principal. Il est nommé .scribus (notez bien le point en début de nom) et vous le trouverez :

  • Windows XP : C:\Documents and Settings\ Nom d’utilisateur \Application Data\.scribus

  • Windows Vista, Seven, 8 : C:\Utilisateurs\ Nom d’utilisateur \Application Data\.scribus

  • Mac OS X : /Utilisateurs/ Nom d’utilisateur /Bibliotheque/.scribus

  • Linux : /home/ Nom d’utilisateur /.scribus

Imaginer précisément la maquette

Sous le terme de maquette on désigne, à la fois l'ébauche papier de notre document, et le modèle de document numérique qui va servir de trame à notre document final. L'ébauche papier étant réalisée, nous allons réaliser la maquette numérique.

Nous supposons que la maquette servira à la réalisation de plusieurs documents (par exemple, une gazette, un journal à publication régulière).

La démarche est la suivante : nous allons créer un document classique, mais sans le contenu variable. Il peut y avoir du contenu fixe qui sera toujours présent à chaque édition (logos, titres de rubrique, fonds colorés). Ce contenu fixe doit être intégré à la maquette.

Plus précisément, ce contenu sera intégré dans des gabarits. Les gabarits sont des pages à comportement spécifique. Appliquer un gabarit à une page revient à y intégrer tout le contenu du gabarit et sans possibilité de modification depuis la page. On y trouvera par exemple des cadres colorés, la numérotation automatique des pages, des repères de positionnement, etc.

Nous allons également préparer les agencements de cadres (textes et images) qui accueilleront le contenu. Par exemple, nous pourront avoir un groupe de deux cadres de texte et cinq cadres d’image dont l’agencement devra toujours être le même. Ces groupes seront conservés dans l’album pour être ensuite intégrés dans le document produit par simple cliqué-glissé (les repères du gabarit aideront alors à le positionner avec précision).

Réaliser des croquis

Prendre du papier, un crayon, éventuellement une gomme et tracer des croquis de ce que sera votre document. Le support papier permet la recherche sans contrainte, les ratures, les commentaires tous azimuts, ce que ne permettent pas aussi facilement l’ordinateur, le clavier et la souris.

Par exemple, pour un dépliant recto-verso en trois volets, nous dessinons un rectangle, les lignes de pliage, les cotes. Mais surtout, il faut numéroter les pages afin que toutes soient bien positionnées une fois le dépliant plié. Au besoin, vous pouvez également plier votre maquette.

scribus-croquis_recto.png
scribus-croquis_verso.png
Important
Pour un document agréable à lire

Votre document devra être aéré. Inutile de charger les pages, d’essayer de faire rentrer un maximum d'éléments dans un minimum d’espace. Votre document doit être agréable à lire, sinon il ne sera pas lu. N’ayez pas peur de laisser des zones vides !

Caractéristiques techniques

Vous devez définir les caractéristiques techniques de votre document avant de créer la maquette numérique. Ces caractéristiques sont :

  • Format du papier (A4, A5, etc.). Le format peut être totalement original, selon vos désirs ou vos besoins. Si vous faites appel à un imprimeur pour l’impression, vous devez absolument vous mettre d’accord avec ce dernier sur le format à utiliser.

  • Type de reliure (dos carré-collé, broché) et l’influence qu’elle aura sur les marges intérieures (voir aussi reliure sur Wikipédia).

  • Marges intérieures, extérieures, hautes, basses, fond perdu (à voir avec l’imprimeur).

  • Résolution attendue pour le document final (rappel, 300 dpi est la résolution idéale pour un document lu à bout de bras)

  • Type de papier (épaisseur, granularité, couleur).

  • Charte graphique : couleurs définies précisément (composantes CMJN), polices de caractères (éviter la diversité, une police pour les titres, une pour le texte courant suffisent généralement).

  • Nombre de pages : suivant la méthode d’impression et le type de reliure vous pourrez avoir des contraintes à respecter. L’imprimerie industrielle fonctionne à base de cahiers : la feuille imprimée d’un certain nombre de pages est pliée de une à quatre fois, puis coupée au massicot. Les cahiers sont ensuite assemblés pour former le document final. Dans ce cas, vous devrez produire un document dont le nombre de pages soit un multiple de 4, 8, 16, voire 32 pages. Dans tous les cas, cela dépendra du mode d’impression, et donc de l’imprimeur.

Créer un nouveau document

Lors de l’ouverture de Scribus une fenêtre vous propose, via quatre onglets, de :

  • créer un nouveau document à partir de rien

  • créer un nouveau document à partir d’un modèle

  • ouvrir un document existant

  • ouvrir un document récent

Ces quatre fonctions sont également accessibles par le menu Fichier.

Commençons par la création d’un document vierge.

scribus-nouveau_document.png
  • Disposition : page simple ou pages en regards (symétrie entre les pages de droite et de gauche).

  • Format : changez l’unité pour le millimètre, puis choisissez le format de page.

  • Marges : elles délimitent une zone de contenu principal. La zone hors des marges ne devra contenir que du vide, un cadre coloré ou une image qui déborde. Mais le contenu ne doit pas être pertinent, nécessaire à la compréhension du document.

  • Fond perdu : marge supplémentaire au-delà du format du document, qui sera coupée après impression.

  • Nombre de pages  : prévoyez le nombre de pages en amont, même s’il est possible d’en ajouter ou supprimer par la suite.

  • Unité  : choisissez l’unité qui vous convient le mieux.

Vous pourrez définir ces paramètres de manière définitive (c’est-à-dire pour tous les futurs documents que vous produirez) en les fixant dans les préférences de Scribus via Fichier → Préférences. Ces paramètres sont alors conservés dans votre profil Scribus.

Attention
Dispositions de pages

Oubliez dès à présent les dispositions « 3 volets » et « 4 volets » !

En effet, ces dernières sont peu utilisées et présentent plus de défauts que de qualités. Notamment, lorsque vous réalisez l’export en PDF, chaque volet sera isolé dans une page séparée, ce qui complique son impression.

Pour réaliser des dépliants il faut utiliser la disposition « Page simple » avec deux pages (une pour le recto, l’autre pour le verso). Vous découpez ensuite les différents volets avec des repères. Vous pourrez ainsi réaliser des dépliants avec autant de volets que vous le souhaitez.

Enfin, notez que ces deux dispositions auront disparu dans la prochaine version de Scribus (1.6).

Note

Tous ces paramètres sont modifiables ultérieurement via Fichier → Propriétés du document. Cependant, les modifications n’auront aucune influence sur le contenu des pages, il faudra tout replacer.

Donc, pensez votre document avant de commencer à le créer !

Repérer les différentes zones

Une fois le document créé Scribus en affiche la première page et un certain nombre de cadres de couleurs différentes.

Le cadre bleu délimite la zone des marges. Les quatre lignes qui le forment sont considérées comme des repères et donc potentiellement magnétiques. Vous pouvez placer des éléments au-delà du cadre bleu, ils seront présents dans le document final (numéro de page par exemple).

Le cadre rouge délimite le bord du document final. Tout ce qui se trouve au-delà n’apparaîtra pas dans le document final. Attention, le cadre n’est rouge que sur la page active (ou sélectionnée), sur les autres pages il est noir.

Enfin, si vous avez défini un fond perdu, vous aurez un troisième cadre, noir dans tout les cas. Il délimite la fin du bord perdu. Vous devrez faire dépasser dans cette zone tout élément devant se trouver au bord du papier dans le document final (cadre coloré, photo, etc. mais pas de texte !)

scribus-bords-document.png

Premiers cadres avec Scribus

Créer des cadres recevant du contenu

L’outil de mise en page raisonne en termes de blocs (ou cadres) ayant des dimensions et une position fixées par vous. Ces paramètres ne peuvent être modifiés que par vous et non automatiquement selon le contenu. Ainsi, vous gardez une maîtrise complète de votre mise en page et de votre impression.

Dans Scribus, comme dans ses concurrents propriétaires, vous insérez du contenu dans des cadres. Des cadres de texte pour le texte et des cadres d’image pour les images matricielles. Les images vectorielles sont incorporées en tant que formes (également appelées chemins ou courbes de Bézier) via le menu Fichier → Importer → Importer un fichier vectoriel.

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Figure 1. Outils pour créer des cadres

Créer des polygones

Les polygones (ou forme) peuvent servir à créer des zones de couleur, par exemple, pour mettre derrière un cadre de texte (bien que l’on puisse également colorer le fond d’un cadre de texte), pour créer un bandeau en tête ou pied de page, ou sur le bord de la page.

scribus-tracer_rectangle.png

Appliquer des couleurs

Au niveau du cadre vous pouvez changer les couleurs de filet (contour) et de fond. Cela se passe dans la fenêtre Propriétés → Couleurs. De base il n’existe que peu de couleurs. C’est normal, c’est à vous de les définir selon vos besoins.

Attention, il est fréquent de modifier la couleur de filet pensant changer celle de fond (ou inversement). Prenez garde au bouton enfoncé en haut de l’onglet des couleurs.

scribus-proprietes_couleurs.png
Attention
Couleur de texte

Concernant les cadres de texte, la couleur de texte se change dans l’onglet Texte et non l’onglet Couleurs.

Créer des cadres d’image

Comme pour les polygones, le cadre d’image se trace à la souris. Un cadre d’image vide est barré d’une croix reliant ses quatre coins.

scribus-cadre_image_vide.png

D’un clic droit sur le cadre ouvrez le menu contextuel et choisissez Insérer une image. Choisissez l’image sur votre disque et regardez la prévisualisation et surtout les informations mentionnées en dessous.

  • Corps : dimensions en pixels ;

  • Résolution : densité de pixels définie dans l’image (ne sera pas forcément la résolution réelle) ;

  • Espace colorimétrique : modèle colorimétrique définissant les couleurs de chaque pixel de l’image (sera généralement RVB, Scribus fera la conversion lors de l’export en PDF).

scribus-cadre_image01.png

Validez et observez le résultat.

La fenêtre Propriétés (que vous pouvez ouvrir soit via le menu Fenêtres ou le menu du clic-droit, soit avec le raccourci F2) présente un onglet Image.

scribus-cadre_image02.png

Vous observez sur la capture ci-dessus que le cadre d’image contient quelque chose qui ne ressemble pas vraiment à la photo choisie. C’est dû aux très grandes dimensions de la photo (4000×3000 pixels) et à la faible résolution enregistrée dans l’image (72 DPI). Du coup, les pixels sont répartis sur une très grande surface.

Dans la fenêtre des propriétés, onglet Image vous pouvez choisir entre deux modes :

  • Mise à l'échelle libre : vous pouvez déplacer l’image à l’intérieur du cadre, l’agrandir ou la diminuer en jouant sur l'échelle ;

  • Mettre l’image aux dimensions du cadre : l’image est réduite pour apparaître intégralement à l’intérieur des limites du cadre, mais vous ne pouvez plus modifier ses paramètres internes, seulement redimensionner le cadre.

Dans un premier temps, choisissez de mettre l’image aux dimensions du cadre. Vous réduisez ainsi son échelle et avez une meilleure idée de son positionnement. Repassez ensuite en échelle libre.

scribus-cadre_image03.png

Les coordonnées dans la fenêtre des propriétés sont celles de l’image à l’intérieur du cadre. Avec l’outil Éditer le contenu du cadre (ou double-clic sur le cadre) vous pouvez déplacer l’image à l’intérieur du cadre à la souris.

Vous pouvez modifier l'échelle de l’image. Pensez à lier les axes horizontaux et verticaux en cliquant sur la chaîne sinon vous déformez l’image.

Note
Où sont les chaînes ?

Il se peut que vous ne voyiez pas les chaînes pour lier les échelles horizontale et verticale. La faute à une fenêtre des Propriétés trop étroite. Élargissez-la.

L'échelle et la résolution sont liées. En effet, le nombre de pixels (la quantité de matière) est fixe. Lorsque vous augmentez l'échelle, vous étalez votre image sur une plus grande surface, donc, la densité de pixels (et donc de points d’encre lors de l’impression) diminue.

La résolution que vous notez dans l’onglet Image est la résolution réelle, celle qui sera réellement imprimée. Celle inscrite dans l’image et visible lors de l’ouverture ne sert à rien.

L’important ici est que la résolution réelle soit toujours supérieure ou égale à la résolution que vous vous êtes fixée pour votre document (en général 300 DPI). Qu’importe qu’elle soit très supérieure, vous aurez toujours le choix de la restreindre lors de l’export en PDF afin d’alléger le document final (et donc de supprimer des pixels qui, de toute manière, ne seront pas imprimés).

Attention
Contenant ou contenu ?

Lorsque vous voyez les poignées carrées autour du cadre, vous travaillez sur le cadre lui-même. Lorsque ces poignées sont absentes, vous travaillez sur le contenu.

scribus-contenant-contenu.png

Un double-clic sur le cadre vous permet d'éditer le contenu. Si le double-clic n’est pas possible utilisez directement le bouton dans la barre d’icônes ou le raccourci E.

scribus-bouton-editer-contenu.png

Insérer des images vectorielles

Scribus propose de créer des polygones (en réalité, des chemins de base, au sens Inkscape). Cependant, les outils de Scribus sont peu pratiques en regard de la souplesse qu’offre Inkscape qui a été conçu spécialement à cet usage.

Scribus peut donc importer des images vectorielles, notamment au format SVG. Cela se fait via le menu Fichier → Importer → Importer un fichier vectoriel….

Attention
Cadre d’image ?

Il ne faut pas créer de cadre d’image pour une image vectorielle ! Les fichiers vectoriels sont intégrés à la maquette en tant que formes ou groupes de formes.

À noter qu’ils ne sont pas liés : si vous modifiez une image vectorielle déjà intégrée, il faudra les réimporter dans Scribus.

Selon la composition de votre image vectorielle, l’objet importé dans Scribus aura une structure adaptée. Voyons quelques cas de figure.

Pour ce qui suit, il est important d’avoir ouvert la fenêtre Fenêtres → Plan du document.

Note
Scribus peut-il importer n’importe quelle image SVG ?

Les possibilités de traitement SVG d’Inkscape sont plus avancées que celles de Scribus. Vous risquez donc d’avoir un message vous avertissant que certaines fonctionnalités ne pourrons être gérées par Scribus. Parfois vous obtiendrez un résultat différent dans Scribus, parfois non. La question est de savoir si vous avez réellement besoin des fonctions qui manquent à Scribus.

Une forme simple

Dans Inkscape réalisons une simple étoile.

scribus-svg01a.png

Enregistrez le fichier et importez-le dans Scribus.

scribus-svg01b.png

Dans le plan du document on constate que l'étoile a été convertie en polygone (cf. l’icône de l’outil Polygone). Il en est de même pour un chemin (dans Inkscape l'étoile est un objet) basique.

À noter que le nom « path36908 » vient d’Inkscape. Si vous renommez vos chemins dans ce dernier, ils seront conservés dans Scribus.

Plusieurs formes

À présent, rajoutons un disque derrière notre étoile. Nous avons deux objets, non groupés.

scribus-svg02a.png

Enregistrez dans Inkscape et importez dans Scribus.

scribus-svg02b.png

Le plan du document nous montre une hiérarchie d’objets.

  • Tout d’abord un groupe « svg2 » qui encapsule l’intégralité de l’image vectorielle.

  • Ensuite un groupe « layer1 » qui englobe les éléments présents sur le calque « layer1 » d’Inkscape.

  • Enfin, les deux chemins « étoile » et « disque » renommés ainsi dans Inkscape.

Pour séparer la composition vous devrez donc dégrouper deux fois. Cependant, vous pouvez agir sur une forme, même groupée avec d’autres, en la sélectionnant depuis le plan du document.

Si nous avions également groupés les deux objets dans Inkscape, nous aurions récupéré dans Scribus un troisième niveau de groupe.

Pour résumer, lorsque Scribus importe un fichier SVG, il crée automatiquement un groupe englobant le tout (exception s’il n’y a qu’un seul chemin dans l’image). Ensuite, pour chaque calque il crée un groupe si ce calque contient plus d’un chemin. Enfin, les chemins et groupes de chemins définis dans Inkscape sont conservés avec leurs noms.

Créer des cadres de texte

Comme pour les polygones, le cadre de texte se trace à la souris. Par défaut le cadre est vide et non coloré.

Pour faire des essais de positionnement, d’agencement d'éléments nous pouvons insérer un « faux texte ». Pour cela, sélectionner le cadre de texte à remplir et faites un clic-droit et choisissez Insérer un faux texte.

scribus-cadre_texte01.png

À partir de là vous pouvez découvrir toutes les fonctionnalités liées aux cadres de texte ainsi qu’au texte lui-même.

Note
Contenant et contenu

Tout comme pour les cadres d’image, Scribus vous permet de travailler soit sur le contenant (le cadre, dans ce cas, les poignées carrées rouges sont visibles), soit sur le contenu (le texte, aucune poignée rouge n’apparaît).

Cette distinction entre contenant et contenu peut apporter de la confusion. En effet, il est possible de modifier les paramètres de texte :

  • au niveau du cadre : tout le texte contenu dans le cadre est affecté, y compris les cadres liés pour la plupart des fonctions ;

  • au niveau d’un ou plusieurs paragraphes ;

  • au niveau d’un ou plusieurs mots, voire de simples caractères, mais uniquement pour les paramètres de caractères ; les paramètres de paragraphes s’appliquant obligatoirement à tout un paragraphe.

Note
Paragraphes et caractères

Un paragraphe est constitué de l’ensemble des caractères situés entre un début de ligne et un retour à la ligne (pression sur la touche Entrée seule).

Parmi les propriétés de texte, certaines s’appliquent à un paragraphe, d’autres à un caractère. Par exemple, l’alignement (à gauche, à droite, justifié ou centré) concerne le paragraphe. En revanche, la couleur, la police, le corps du texte concernent les caractères.

Voici en vue quasi-complète l’onglet Texte de la fenêtre Propriétés.

scribus-proprietes-texte.png
Attention
Modification manuelle de la mise en forme du texte

Les modifications des propriétés de texte via la fenêtre Propriétés doivent être exceptionnelles et ponctuelles. En effet, vous devez définir des styles de paragraphes (à minima) ainsi que des styles de caractères.

Mais vous êtes encouragé à utiliser l’onglet Texte à des fins de test.

Propriétés de caractère

L’onglet Texte débute par le choix de la police de caractères. Une liste pour la famille, une autre pour la variante. Vous pouvez également définir son corps, exprimé en points, comme dans un traitement de texte.

Attention
Puis-je utiliser les mêmes polices que dans mon traitement de texte ?

Non ! Dans Scribus, vous ne pouvez utiliser que les polices et variantes qui existent réellement, c’est-à-dire, qui sont le fruit du travail d’un fondeur (même si les caractères ne sont plus de plomb fondu, on continue à appeler leurs concepteurs des « fondeurs »). Chaque variante correspond à un fichier (généralement aux formats TTF ou OTF).

Les traitements de texte prennent des libertés avec l’affichage des polices. Ainsi, si une police n’a pas de variante grasse, le traitement de texte va la simuler pour vous proposer toujours du gras, en épaississant le trait. Pour cette même police Scribus ne vous proposera pas de gras. Rappelez-vous que Scribus ne fait jamais rien de manière automatique, c’est vous qui avez la maîtrise de tous les éléments.

À l’inverse, certaines polices peuvent proposer plus de variantes que les quatre classiques (normal, gras, italique, gras et italique). Dans ce cas, Scribus vous les proposent toutes.

Vous pouvez appliquer un style de caractère disponible dans la liste (que vous aurez enrichie au préalable en créant un ou plusieurs styles) sur un ensemble de caractères explicitement sélectionnés.

Propriétés de paragraphe

L’interlignage est l’espace entre deux lignes d’un même paragraphe (il est possible de rajouter de l’espace entre les paragraphes au niveau des styles). Ce paramètre est décrit dans les styles de paragraphe. De même pour l’alignement.

Juste en dessous vous pouvez choisir un style de paragraphe que vous aurez créé au préalable. Pour appliquer un style de paragraphe, il suffit de sélectionner tout ou partie des paragraphes que vous voulez affecter. Pour un paragraphe unique, il suffit simplement de positionner le curseur texte dans le paragraphe, nul besoin de tout sélectionner.

Propriétés de cadre de texte

Vous pouvez découper le cadre de texte en plusieurs colonnes via le sous-onglet Colonnes & Distances du texte En effet, la lecture est facilitée si les lignes de texte comportent entre 60 et 70 caractères. Au-delà le lecteur augmente ses chances de manquer la ligne suivante en fin de ligne.

Lorsque qu’il y a au moins deux colonnes, il y a au moins une gouttière. La gouttière est l’espace entre deux colonnes. Il convient de lui donner une taille raisonnable (pas trop petit) au risque d’altérer la lecture.

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Le sous-onglet Marges optiques attire la curiosité. Il permet simplement de modifier le comportement de certains caractères lorsque ceux-ci sont situés en bord de colonne.

Par exemple, les tirets de césure, les ponctuations simples occupent peu d’espace verticalement. Aussi, avec des marges classiques où tous les caractères s’arrêtent exactement au bord du cadre cela provoque une impression de trous, comme si le texte faisait dans la dentelle.

Définir des marges optiques provoque un léger décalage de ces caractères pour les faire dépasser du cadre et ainsi donner une meilleure impressions de linéarité au niveau de la bordure.

Voici en image, la différence entre une marge classique (à gauche) et une marge optique (à droite). Dans les faits, la marge optique à gauche n’a que peu d’effet.

scribus-cadre-texte-marges-optiques.png

Et voici le résultat en mode aperçu.

scribus-texte-marges-optiques-appliquees.png

Cette fonctionnalité est peu utilisée mais suscite toujours des questions de la part des stagiaires en formation. Elle est également applicable au niveau du paragraphe mais cela a plus de sens de l’appliquer à tout un cadre.

Lier les cadres de texte

Que se passe-t-il lorsque le texte occupe plus de place que ne peut en contenir le cadre ? La position et les dimensions du cadre ne peuvent varier automatiquement. Scribus vous signale le problème au moyen d’une petite croix rouge dans un carré dans le coin inférieur droit du cadre étriqué.

scribus-cadre_texte05.png

Vous pouvez alors faire suivre le texte dans un autre cadre de texte. Pour ce faire :

  1. prenez l’outil Sélection ;
  2. cliquez sur le cadre contenant le texte ;
  3. prenez l’outil Lier les cadres de texte ;
  4. cliquez sur le cadre de texte à remplir (il doit être créé au préalable).
scribus-cadre-texte-lier.png

Il se remplit automatiquement avec le texte manquant (attention, ces trois dernières actions doivent être faites dans cet ordre précis).

scribus-cadre-texte-lien.png
Note
Liens entre les cadres
  • Vous pouvez afficher une flèche vous montrant les liens entre les cadres de texte : Affichage → Afficher les liens entre cadres. Cette option peut être fixée dans les préférences.

  • Vous pouvez briser un lien avec l’outil Délier les cadres de texte : sélectionnez un cadre de texte (n’importe lequel), choisissez l’outil, puis cliquez sur le cadre situé après le lien que vous souhaitez couper.

  • Un cadre ne peut avoir qu’un seul lien entrant et un seul lien sortant : le tout doit former une chaîne, donc pas de bifurcation possible.

  • Vous pouvez ajouter un cadre de texte en début de chaîne : cela a pour effet de faire monter le texte dans le nouveau premier cadre.

Enregistrer votre travail

Il est essentiel d’enregistrer régulièrement votre travail. Pour cela nous allons voir plusieurs fonctions :

  • l’enregistrement simple ;

  • l’enregistrement automatique ;

  • rassembler tous les éléments.

Enregistrer

Les fonctions Fichier → Enregistrer et Fichier → Enregistrer sous sauvegardent votre travail dans un document SLA (Scribus Layout), la seconde vous demandant de donner un nouveau nom.

scribus-enregistrer-sous.png

Cette étape est nécessaire au moins une fois pour le bon fonctionnement de la sauvegarde automatique. En effet, Scribus a besoin de connaître le nom et l’emplacement de votre maquette pour l’enregistrer automatiquement sans rien vous demander. Tant que vous n’enregistrez pas une première fois votre maquette, elle n’existe qu’en mémoire et peut disparaître au moindre plantage ou à la moindre coupure de courant.

Attention

La sauvegarde automatique ne vous retire pas la responsabilité d’enregistrer vous-même de temps en temps votre travail.

Une fois cela fait il faut tout de même savoir que le document SLA ne contient pas pas les images que vous insérez dans les cadres d’image ! En effet, la maquette ne contient que le lien vers le fichier image. Il vous appartient de ranger vos images dans un dossier commun avec votre maquette. En revanche, le document SLA contient tous les textes et images vectorielles que vous avez insérés. Les images vectorielles sont gérées par Scribus comme des formes ou polygones et non en tant qu’images.

Note
Bonne pratique

La bonne pratique consiste à créer un dossier destiné à contenir tous les éléments de votre maquette. La fonction Fichier → Rassembler les éléments pour la sortie vous aide grandement dans cette tâche. Mais il convient de créer le dossier avant et d’enregistrer votre document Scribus en le nommant.

Sauvegarde automatique

La sauvegarde automatique est une nécessité car elle peut épargner votre cuir chevelu. Vous pouvez définir sa fréquence dans Fichier → Réglages du document → Document, tout en bas de la fenêtre.

scribus-reglages-document-sauvegarde-auto.png

Cela a pour conséquence de créer automatiquement un document portant le même nom que l’original, augmenté de l’extension .autosave (et non pas .bak comme indiqué dans l’infobulle).

Important
Il faut donc enregistrer votre travail au moins une fois pour définir le nom du document !

Que faire lors d’un plantage de Scribus ?

Soit vous avez enregistré explicitement votre travail juste avant et vous pouvez reprendre comme s’il ne s'était rien passé. Soit vous devez utiliser la sauvegarde automatique.

Vous avez alors deux fichiers portant le même nom (par exemple document-1.sla, mais le second fini par .autosave (donc, document-1.sla.autosave). À priori l’autosave est plus récent (regardez l’heure de dernière modification) et donc susceptible d'être la version qui vous intéresse. Ouvrez cette version dans Scribus, vérifiez que tout est bon et enregistrez-la explicitement avec le nom d’origine document-1.sla, c’est-à-dire, sans .autosave. Cela ne vous empêche pas de vérifier au préalable que document-1.sla est bien une version trop ancienne.

Attention, si vous double-cliquez sur document-1.sla.autosave vous risquez de l’ouvrir dans un autre logiciel que Scribus et paniquer. C’est dû à une absence d’association entre le format autosave (en réalité du XML, tout comme le SLA) et Scribus. Il faut donc ouvrir d’abord Scribus puis passer par Fichier → Ouvrir. Ou encore renommer les deux documents pour qu’ils aient l’extension .sla.

Changer la fréquence d’enregistrement automatique

N’oubliez pas de modifier la fréquence de sauvegarde automatique également dans les préférences, afin que vos prochains documents en bénéficient.

Rassembler tous les éléments dans un même dossier

La dernière manière d’enregistrer votre travail est la fonction Fichier → Rassembler les éléments pour la sortie, même si le nom évoque une autre utilité.

On a beau répéter à longueur de cours et de tutoriels qu’il faut regrouper tous les éléments de la maquette dans un même dossier, il arrive encore parfois d’intégrer une image qui se trouve dans un obscur dossier de votre disque dur (voire de votre disque externe ou clé USB). Il suffit qu'à l’occasion d’un rangement de printemps vous déplaciez la maquette ou l’image en question et vous vous retrouvez avec un beau cadre vide et rougeoyant.

scribus-image-manquante.png

La solution pour éviter ce désagrément est de rassembler les éléments pour la sortie (sous-entendu, pour transmettre tout le dossier à l’imprimeur ou à quelqu’un d’autres, mais c’est finalement un bon moyen pour tout regrouper, même pour soi).

Scribus vous demande alors un dossier.

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Vous pouvez choisir le dossier que vous avez déjà défini. Vous aurez droit à un message vous alertant que le document existe déjà. Écrasez-le.

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Vous trouverez ensuite tous les éléments (y compris les polices, cela peut être utile si vous devez déplacer la maquette sur un autre ordinateur, qui ne dispose pas forcément des polices que vous avez employées) dans le dossier.

scribus-dossier-rassemble.png

Mise en page, disposition des cadres

Repères et précision

Les repères (également appelés guides dans certains logiciels tels que GIMP) sont des lignes horizontales ou verticales qui servent de support pour positionner avec précision des éléments.

Important
Repères magnétiques

Attention, par défaut les repères ne sont pas magnétiques. Il faut remédier à cela via le menu Page → Repères magnétiques. Notez que les marges sont également des repères.

Pour créer un repère simple, cliquez-glissez depuis l’une des deux règles encadrant la fenêtre de travail.

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Pour positionner les repères avec précision, utilisez le gestionnaire de repères (Page → Gestion des repères). Dans l’onglet Colonnes / Lignes vous créez des repères de manière relative. Vous découpez ainsi la page en plusieurs zones. La gouttière dédouble les repères créant une zone de vide.

scribus-reperes03.png

Agencement des cadres

Une fois les repères posés, insérer des cadres est facilité. Après avoir choisi l’outil idoine, vous pouvez insérer un cadre de texte, d’image ou un polygone d’un simple clic en pressant la touche Maj (ou Shift). Il s’adapte en occupant la plus grande zone possible, limitée par les repères.

Il est fortement conseillé de conserver ouverte la fenêtre Propriétés lorsque l’on manipule des polygones et des cadres. Elle qui donne accès à tous les paramètres.

L’onglet X,Y,Z indique avec précision la position du point de référence, la largeur, la hauteur ainsi qu’un angle de rotation.

Le niveau indique dans quel plan se trouve l'élément, sachant qu’un plan ne peut contenir qu’un seul élément. C’est ce paramètre qui permet de faire passer des éléments au-dessus ou en dessous.

scribus-proprietes_xyz.png

Voici un exemple de mise en page en utilisant un maillage de repères découpant la page hors marges en douze cases de taille identique.

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scribus-mep2.png

Espacer et aligner

Autre moyen d’aligner précisément les cadres, la fenêtre Espacer et aligner : alignement vertical ou horizontal sur le centre ou l’un des côtés de plusieurs cadres.

scribus-espacer_aligner.png

Habillage

L’habillage permet de modifier le comportement d’un cadre (polygone, image, texte) avec les cadres de texte situés en dessous. Ainsi, si nous positionnons une image sur un cadre de texte, le texte est caché.

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En choisissant par exemple, la forme du cadre ou du contour comme habillage, le texte s'écarte en suivant cette forme.

scribus-habillage2.png

Utiliser le contour vous donnera plus de souplesse sur le comportement du texte vis-à-vis de l’habillage. En effet, le contour est un chemin lié au cadre, mais dont la modification n’impacte pas le contenu du cadre.

Modifier le contour se fait via l’onglet Forme (fenêtre Propriétés) puis le bouton Modifier. Attention, pour modifier le contour et non la forme, il faut penser à cocher la case idoine dans le bas de la fenêtres Points.

scribus-habillage3.png

Les couleurs

La couleur fait partie de la charte graphique, un ensemble de règles qui maintiennent une cohérence graphique de vos documents.

La gestion des couleurs se fait via le menu Édition → Couleurs. C’est à vous de choisir, avec attention, les couleurs que vous allez utiliser. Votre association, entreprise ou collectivité a au moins une couleur qui l’identifie. Cette couleur est composée en RVB ou en CMJN et vous connaissez les valeurs de ces composantes.

scribus-gestion_couleurs.png

Différentes façons de créer de nouvelles couleurs :

  • Édition → Couleurs → Nouveau

  • Édition → Couleurs → Importer (depuis un autre document Scribus)

  • l’outil Pipette à couleurs

  • Extra → Cercle chromatique, pour obtenir les couleurs complémentaires, analogues, etc.

  • Importer une image vectorielle (Fichier → Importer → Importer un fichier vectoriel), ses couleurs sont ajoutées au document.

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scribus-cercle_chromatique.png

Gabarits de page

Un gabarit est un modèle de page. Il se présente d’ailleurs sous la forme d’une page unique. Vous définissez la mise en page du gabarit exactement comme vous le feriez pour une page.

Ensuite, le gabarit peut être appliqué comme fond de toutes les pages que vous souhaitez.

Il ne pourra contenir des cadres texte ou d’image vides que vous auriez l’intention de remplir, une fois sur la page. Tout ce qui est dans le gabarit ne peut être modifié une fois appliqué sur une page.

Note : toutes les pages ont un et un seul gabarit. Par défaut, c’est le gabarit Normal qu’il faut préserver intact et vierge.

Créer un gabarit

Ouvrez l'éditeur de gabarits via Édition → Gabarits. Créez un nouveau gabarit avec le bouton idoine.

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Pour sortir de l'éditeur de gabarits, fermez simplement sa fenêtre. Toutes les modifications sont automatiquement enregistrées et appliquées sur les pages concernées.

Numéros de page

Le folio ou numéro de page peut se placer dans le gabarit. Cela consiste à ajouter un cadre de texte contenant le caractère spécial Numéro de page.

Éditez le contenu du cadre et insérer le caractère Numéro de page (Insérer → Caractère → Numéro de page). Dans le gabarit il est représenté par un dièse. Une fois le gabarit appliqué, il indique le bon numéro de page.

Concernant la taille du cadre de texte, prévoyez la variation de largeur due au passage à la dizaine ou à la centaine.

scribus-num_page01.png

Appliquer un gabarit

Déployez votre gabarit avec Page → Appliquer un gabarit sur toutes les pages, les pages paires, les pages impaires ou la seule page courante. De plus, vous pouvez restreindre cette application à une plage de pages.

scribus-gabarit03.png

L’album

L’album est une sorte d’entrepôt pouvant contenir toute sortes d'éléments présents dans votre maquette.

Plus exactement, Scribus vous permet de nommer les copies (comme avec Édition → Copier) et les conserve dans l’album. Vous pouvez vous préparer des cadres (avec ou sans habillage) ou assemblages de cadres prêts à coller et remplir.

scribus-album.png

Attention, l’album n’est pas une ressource liée au document mais à votre profil Scribus. L’album n’est donc pas inclus lorsque vous rassemblez les éléments pour la sortie. En revanche, il sera disponible pour vos prochains documents.

Textes et styles

Propriétés de texte

Les cadres de texte disposent de nombreuses propriétés dont les principales sont visibles sur la capture.

scribus-proprietes_texte.png

Attention, la plupart d’entre-elles peuvent s’appliquer sur le cadre et sur le texte lui-même (au niveau des paragraphes ou des caractères selon les propriétés). Bien sûr, elles peuvent se contredire.

Une bonne stratégie : appliquer au cadre les propriétés les plus fréquentes dans le texte (celles de texte courant) puis appliquer les spécificités aux endroits nécessaires.

Intérêt des styles

Un style permet à la fois de qualifier l'élément sur lequel il s’applique (« ce paragraphe est un titre de niveau 1 ») et de définir sa forme. Pour du texte, la qualification se fait habituellement lors de la rédaction, cette partie étant dévolue au traitement de texte.

Un style assure donc que tous les titres de niveau 1 (par exemple) auront la même mise en forme. De plus, une fois définis, il devient rapide de les appliquer.

Scribus gère trois types de styles :

  • paragraphes : propriétés s’appliquant sur tout un paragraphe, du début de la ligne jusqu’au saut de ligne suivant ;

  • caractères : propriétés s’appliquant au niveau du caractère (un style de paragraphe définit également un style pour tous les caractères du paragraphe sur lequel il est appliqué) ;

  • filets : pour les filets (contours des cadres).

Les styles sont gérés via le menu Édition → Styles.

scribus-styles01.png
Note

Les styles sont définis en arborescence, c’est-à-dire qu’ils peuvent partager des propriétés communes. Par exemple, nous pouvons définir un style de paragraphe Titre1 (pour les titres de premier niveau) et un style Titre2 lié à Titre1. Dans Titre2 nous diminuons la taille du texte, et tous les autres paramètres sont hérités de Titre1. Ainsi, si nous changeons la police de Titre1 cela affectera également Titre2, tout en respectant la taille spécifique.

Un style de paragraphe peut aussi être lié à un style de caractères. Pour un document complexe, faisant appel à de nombreux styles, il convient de créer en premier les styles de caractères qui seront ensuite utilisés par les styles de paragraphe.

Note
Importez des styles depuis un autre document Scribus

Si vous avez déjà créé des styles dans un autre document réalisé avec Scribus, vous pouvez les importer depuis le document sur lequel vous travaillez. Depuis le gestionnaire de styles utilisez le bouton Importer. Sélectionnez ensuite le document contenant les styles, les styles que vous souhaitez et validez.

scribus-importer-styles.png

Styles de paragraphes

Cliquez sur Nouveau → Style de paragraphe et donnez-lui un nom.

scribus-style_paragraphe.png
  • L’interlignage est l’espace vertical entre deux lignes de texte dans un même paragraphe (sans saut de ligne). Cet espace comprend le texte lui-même. C’est-à-dire que si vous choisissez l’interlignage fixe d’une hauteur égale à celle des caractères, les lignes se toucheront sans se chevaucher. Dans la plupart des cas, surtout pour le texte courant, l’interlignage dynamique est un bon choix. Vous serez peut-être amenés à le fixer pour le resserrer ou l'étendre légèrement afin d’adapter le texte à son cadre.

  • Les deux valeurs situées en dessous sont les espaces verticaux ajoutés avant et après le paragraphe. Cela permet d’espacer les paragraphes et les titres sans avoir à sauter de lignes vides manuellement.

  • Vient ensuite l’alignement du texte dans sa colonne : à gauche, à droite, centré, justifié ou justifié forcé. Forcer la justification revient à étendre la dernière ligne sur toute la largeur. Cela peut créer des espaces très grands entre les mots. À usage spécifique donc.

  • La lettrine consiste à augmenter la taille de la première lettre du paragraphe. Sa hauteur se mesure en lignes de texte. Tous les paragraphes portant ce style seront impactés. Si vous souhaitez que seul le paragraphe suivant le titre débute par une lettrine, vous devrez faire deux styles différents (voir plus loin l’héritage entre les styles pour leur faire partager des propriétés communes).

  • Les marges classiques font que le texte est collé au bord sans le dépasser. Les marges optiques font dépasser légèrement certains caractères (comme les tirets de césure) afin de donner une impression plus linéaire aux marges. En effet cela revient à réduire le blanc (fond de texte) sur les bords dû à certains caractères.

  • La touche tabulation permet de créer des espaces identiques d’une ligne à l’autre. Vous pouvez fixer vous-même les points de tabulation.

  • Enfin, vous pouvez définir les retraits à gauche (pour la première ligne et pour les autres) et à droite (pour toutes les lignes).

Important
Appliquez vos modifications !

Pensez à appliquer vos modifications ! Sinon, elles ne seront pas prises en compte lorsque vous fermez le gestionnaire de styles.

Si des noms de style apparaissent en gras dans la liste, cela signifie que des modifications ne sont pas enregistrées.

Dans l’onglet Propriétés → Texte → Paramètres des styles vous retrouvez tous les styles (ceux importés et ceux créés directement dans Scribus). Vous pouvez les appliquer à un ou plusieurs paragraphes (en les sélectionnant) ou sur tout un cadre de texte (si le cadre est sélectionné et non en mode édition).

Astuce

Si vous importez un texte avec les styles par défaut de LibreOffice Writer, vous pouvez basculer facilement vers vos styles. Il suffit, dans le gestionnaire de styles, de supprimer les styles de Writer. Pour chacun il vous sera demandé quel style vous voulez appliquer sur le texte concerné.

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Styles de caractères

L’onglet Style de caractères du style de paragraphe est identique à celui des propriétés d’un style de caractères.

scribus-style_caracteres.png

Une police est formée d’une famille (« DejaVu Sans » par exemple) et d’un style (« Book »). La police « DejaVu » propose plusieurs déclinaisons (et c’est le cas pour les polices les plus courantes) :

  • Serif : les terminaisons des caractères sont pourvus d’appendices, arrondis, qui peuvent faciliter la lecture (attention, ce n’est pas une règles, d’autres paramètres entrent en jeu) ;

  • Sans : sous-entendu, sans empattements, sans les appendices de la déclinaison Serif ;

  • Mono : contrairement aux deux précédents, chaque caractère occupe le même espace horizontal (le « i » autant que le « M »), comme si les caractères étaient rangés dans des casiers ; cette déclinaison rappelle la machine à écrire.

La famille de police se combine avec un style de police (à ne pas confondre avec le style de caractères que nous sommes en train de définir). Plusieurs dénominations peuvent désigner le même style. Voici les plus courants :

  • Romain, Regular, Book, Medium : désignent le style de base de la police, le plus lisible, à utiliser pour la majorité de votre texte.

  • Italique, Italic : les caractères sont inclinés et redessinés (remarquez les différences entre « a » et « a ». Généralement cela concerne les polices avec Serif. On utilise habituellement l’italique pour mettre du texte en emphase simple. Le texte est remarqué par l'œil au moment de sa lecture.

  • Penché, Oblique, Slanted : les caractères sont seulement inclinés, leur dessin, ne change pas ; ce sont plutôt les polices sans Serif qui sont concernées.

  • Gras, Bold : les caractères ont les traits plus épais, on parle de graisse. Usuellement le gras sert à mettre du texte en emphase forte. Ce texte est alors remarqué par l'œil dès le premier regard sur la page, sans avoir besoin de lire le texte.

  • Condensé, Condensed : les caractères sont rétrécis sur leur largeur.

Bien sûr, certains de ces styles peuvent être combinés. Notez également que ces styles ne sont pas des dérivations automatiques de la version de base. Il y a un réel travail sur chaque style de la part du concepteur de la police. Ainsi, certains styles ne seront pas disponibles pour toutes les polices et Scribus ne les proposera donc pas, afin de rester fidèle au travail du concepteur de la police. À l’inverse, un traitement de texte ne se gênera pas pour créer automatiquement les styles de police, avec des résultats forcément aléatoires.

Ensuite choisissez la taille, en points, des caractères. Pour le texte dit courant, c’est-à-dire, l’essentiel de votre document, on choisit généralement entre 10 et 12 points. Mais cela dépend aussi de la police choisie (est-elle lisible en 10 pt ?), du public du document (pour des enfants on écrira plus gros), etc.

Les paramètres d’approche (espace inter-caractères) et d’espace entre les mots ne devraient pas être modifiés à ce moment de la création de la maquette. Vous pourrez jouer (avec modération) sur ces valeurs au moment de la mise en page, si un texte donne du fil à retordre pour entrer dans son cadre ou, à l’inverse, si l’auteur n’a pas été très inspiré.

Les neufs boutons modifient l’aspect des caractères et sont à réserver pour des usages particuliers, voire à proscrire. Le soulignement, par exemple, n’existe pas en typographie. Il a été introduit avec la machine à écrire pour compenser l’impossibilité de faire de l’emphase. Le soulignement, lorsqu’il touche les jambages des lettres, gêne la lecture.

Dans la partie Formatage avancé, on vous propose de déformer les caractères (échelle horizontale et verticale). Ainsi vous altérez la cohérence de la police utilisée. À éviter donc ! Vous pouvez également élever ou rabaisser les caractères par rapport à la ligne de texte.

Enfin, choisissez votre couleur. Pour du texte courant le noir est de rigueur, ou du gris foncé (du noir dont la teinte est diminuée). Votre texte sera imprimé de meilleure qualité s’il l’est à partir d’une encre unique (pas de risque de décalage). Un texte de petite taille de caractère, imprimé en blanc sur fond coloré, peut devenir illisible si le calage de l’impression est défaillant.

Enregistrez votre style en cliquant sur Appliquer.

Héritage

Certains styles peuvent avoir plusieurs propriétés en commun. Par exemple les styles de titres de premier, deuxième et troisième niveau pourraient avoir toutes les caractéristiques communes sauf la taille des caractères.

Vous pouvez bien sûr créer le premier style de titre puis le cloner et changer ladite taille. Hors, si, par la suite, vous voulez changer de police de caractères, il faudra le faire dans chacun des styles.

Au lieu de cela nous pouvons créer le deuxième style en le basant sur le premier.

Les paramètres modifiés dans le style hérité seront conservés quelle que soient les modifications faites sur l’original. En revanche, les modifications de l’original seront reportées dans les styles hérités. Attention, les paramètres « Famille » et « Style » pour la police de caractères sont liés.

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Appliquer des styles

Les styles sont ensuite appliqués via la fenêtre des propriétés puis l’onglet Texte → Paramètres de styles.

Soit vous sélectionnez un cadre et appliquez le style à tout le cadre : attention, d'éventuels styles appliqués à certains paragraphes seront écrasés !

Soit vous sélectionnez un ou plusieurs paragraphes contigus et appliquez le style sur ces derniers. Il n’est pas nécessaire de sélectionner tous les caractères d’un paragraphe pour l’affecter en entier : la seule présence du curseur suffit (ce sont des styles de paragraphe, donc les propriétes concernent tout le paragraphe).

Pour les styles de caractères il faut sélectionner le texte qui doit être affecté avant d’appliquer un style.

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Gestion du document

Propriétés du document

Elles sont accessibles via le menu Fichier → Réglages du document.

Attention, si les propriétés mentionnées dans cette fenêtre sont quasiment les mêmes que dans la fenêtre des Préférences, elles ne s’appliquent qu’au document courant. À l’inverse, modifier les préférences n’affectera que les futurs documents !

Rassembler tous les éléments

Un document Scribus (portant l’extension .sla) comporte les textes, les cadres, les polygones, les images vectorielles (gérées comme des groupes de polygones), les styles, les gabarits, les couleurs et les motifs.

Il ne contient pas les images matricielles, seulement un lien vers elles. Il ne contient pas non plus les polices de caractères utilisées.

Ainsi, copier seulement le document SLA vous assurera de perdre ces derniers éléments. Si vous devez copier le document vers un autre ordinateur, vous devez d’abord rassembler tous les éléments via Fichier → Rassembler les éléments pour la sortie. Un nouveau dossier est alors créé contenant tout.

Exporter en PDF

Voici enfin venu le moment du rendu pour l’imprimeur. Utilisez le bouton Enregistrez en PDF de la barre de boutons ou passez par le menu Fichier → Exporter → Enregistrez en PDF.

Première étape, la vérification. Si vous ne voyez pas apparaître la fenêtre du vérificateur, tout va bien ! Sinon, corrigez les erreurs ou assumez-les.

scribus-verificateur.png

Ensuite viennent les paramètres d’export.

scribus-export_pdf01.png

Attention, prenez garde à l’emplacement où sera généré le document PDF !

Pour un PDF à imprimer :

  • onglet Général

    • compatibilité : PDF 1.4 devrait convenir chez tous les imprimeurs

    • méthode de compression : sans perte (Zip)

    • qualité de compression : aucune importance (car sans perte)

    • résolution maximale des images : ce que vous avez convenu avec l’imprimeur (300 dpi par exemple)

  • onglet Polices : vérifiez que toutes les polices de la colonne Disponible se trouvent soit dans à incorporer soit dans vectoriser

  • onglet Couleur

    • sortie sur : imprimante (assure que les couleurs seront en CMJN)

  • onglet Pré-presse

    • cochez les repères d’impression demandés par l’imprimeur (ou tous si rien n’est précisé)

    • cochez Utiliser le fond perdu du document (ou mettez-le à 0 si vous imprimez sur votre imprimante)

Pour un PDF à diffuser sur le Web ou par mail, certains paramètres diffèrent :

  • onglet Général

    • méthode de compression : avec perte (Jpeg)

    • qualité de compression : maximale (ou haute si le PDF généré est encore trop lourd)

    • résolution maximale des images : 100 dpi

  • onglet Couleur

    • sortie sur : Écran/Web (ainsi les couleurs seront en RVB)

  • onglet Pré-presse : supprimez tout repère et fond perdu

Comment personnaliser votre Scribus

Tour d’horizon des préférences et conseils de personnalisation. La fenêtre des préférences est accessible via Fichier → Préférences.

Général

  • Langue : à changer uniquement si celle par défaut ne vous convient pas.

  • Corps (menus et palettes) : concerne la taille des textes des menus et des palettes, diminuez-la si vous êtes sur un petit écran, augmentez-la si vous trouvez que c’est trop petit.

  • Réduire la taille des widgets : pour gagner de la place sur un petit écran.

Document

Les paramètres qui vous sont proposés lorsque vous créez un nouveau document (modifiables par la suite).

  • Unités : millimètres ou centimètres.

  • Enregistrement automatique : cochez et réglez la fréquence sur une faible durée (5 min par exemple).

Guides

  • Positionne dans les documents : au premier plan, ainsi, ils ne seront plus cachés par une image.

  • Afficher les repères et les marges : à conserver coché, indispensable à la mise en page.

  • Afficher la grille : si vous utilisez la grille.

Outils

Cet onglet renferme sept sous-onglets, accessibles via les icônes encadrées sur la capture.

Texte

Les paramètres de tout nouveau cadre de texte. Changez éventuellement la police par défaut.

Image

Pour tout nouveau cadre d’image. Choisissez Mise à l'échelle libre ou Mettre l’image aux dimensions du cadre.

Aperçu avant impression : choisissez la qualité d’affichage des images dans Scribus (n’impacte pas la qualité d’impression, mais une basse résolution ralentira moins votre ordinateur).

Formes

Choisissez les couleurs de fond et de filet par défaut pour les polygones et formes.

Zoom

Changez la progression pour un zoom plus doux. 120 % convient très bien. Ne mettez pas 100 % ou moins, cela neutraliserait ou inverserait votre zoom.

Vérificateur

Cet outil effectue un contrôle automatique de certains aspects de votre maquette. Il est appelé systématiquement lorsque vous exportez en PDF. Vous pouvez utiliser le vérificateur à tout moment en l’ouvrant via le menu Fenêtres.

  • Choisissez la norme PDF la plus courante : PDF 1.4.

  • Caractères manquants : signale des glyphes manquants dans les polices que vous utilisez, pour le texte que vous avez saisi.

  • Objets non placés sur une page : si vous avez placés des cadres sur le côté, hors des pages.

  • Débordement de texte dans les cadres de texte : signale les cadres, dont tout le texte n’a pu être placé.

  • Les transparences utilisées : les normes PostScript et PDF 1.3 ne supportent pas la transparence.

  • Les images manquantes : signale un cadre d’image vide ou qui aurait perdu son image.

  • Résolution des images : la résolution minimale pourrait être 150 ppp.

Exporter au format PDF

Permet de régler par défaut certains paramètres de l’export pour ne pas avoir à les saisir à chaque fois. Voir Exporter en PDF, précédemment.

Raccourcis clavier

Ajouter de nouveaux raccourcis, modifiez-en d’autres, à votre guise. Par exemple, la touche F4 pour ouvrir la fenêtre Plan du document.

Affichage

Correspond aux fonctions accessibles depuis le menu éponyme.

  • Afficher les caractères de contrôle du texte : les caractères représentant les espaces, sauts de ligne, paragraphes, etc.

  • Afficher les liens entre cadres : montre une flèche entre deux cadres de texte liés.

Outils externes

Il arrive que l’interpréteur PostScript, GhostScript de son petit nom, ne soit pas trouvé par Scribus sur Windows en 64 bits. Il faut donc chercher l’exécutable (gswin64c.exe) qui se trouve soit dans Program Files, soit dans Programmes, puis gs\bin\.